Bienvenue sur ces rivages oniriques !

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Rivages oniriques est un blog consacré aux cultures de l’Imaginaire (fantasy, fantastique, science-fiction) et aux cultures de genre (historique, thriller, épouvante…).

Vous y trouverez donc de nombreuses chroniques littéraires, mais aussi des critiques de films, de séries télévisées, d’expositions… et bien d’autres choses encore, toutes liées, de près ou de loin, à ces genres qui nous font rêver, vibrer, cauchemarder, et nous aventurer loin du territoire familier de notre quotidien.

Nous espérons que vous serez nombreux à nous rendre visite.

Et, surtout, n’hésitez pas à laisser une trace de votre passage, à donner vous-mêmes vos avis ou vos conseils de lecture, de visionnage, d’écoute ou d’incursion…

Très bonne visite !

jeudi 27 juillet 2017

Toute la beauté du monde n’a pas disparu

Toute la beauté du monde n’a pas disparu 

de Danielle Younge-Ullman

(éditions Gallimard « Scripto »)



Résumé :
Mais pourquoi la mère d’Ingrid a jugé bon de l’envoyer dans ce foutu camp d’été ? La vie en pleine nature est loin d’être au goût de la jeune fille, et ne correspond en rien à l’éducation que sa mère lui a donnée.
Pourtant, Ingrid est bien décidée à relever le défi. Malgré les moustiques, les tentes de guingois, les marches forcées et la promiscuité avec des jeunes « à risque »…
Armée de sa plume et de son humour (et de ses pieds !), Ingrid va découvrir ses compagnons de galère. En plongeant dans ses souvenirs, elle va aussi essayer de comprendre ce qui l’a menée ici. Faire un peu de tri dans les émotions qui bouillonnent en elle.
Car Ingrid est en colère. Elle se sent trahie, abandonnée par cette mère adorée et haïe tout à la fois. Et contrairement à ce qu’Ingrid croit, la survie en milieu sauvage n’est pas son plus grand défi. Elle devra apprendre quelque chose de bien plus dur, de bien plus grand : le pardon.


Critique :
Danielle Younge-Ullman vous injecte de l’émotion pure directement dans les veines, vous fait passer du rire aux larmes en un claquement de doigts. Et elle nous offre ici un merveilleux roman coup de poing, avec, incluse, la bouteille de Synthol…
En louvoyant entre les lettres dépitées et bourrées d’un humour grinçant à sa mère, les souvenirs d’enfance et la vie au camp, on découvre petit à petit les relations complexes qu’entretient Ingrid avec la grande Margot-Sophia Lalonde. Des relations tendues, mais aussi pleines d’affection, de rêves et de souvenirs qui n’appartiennent qu’à elles seules.
Toute la beauté du monde n’a pas disparu est une réussite totale, servie par une narration atypique, et menée par un suspense maîtrisé de main de maître. Jusqu’à la révélation finale, époustouflante.
C’est aussi un roman qui n’a pas froid aux yeux. Il traite en toile de fond des sujets forts, souvent tabous : le viol, l’emprise des sectes, l’homosexualité, la dépression, le suicide… sans jamais tomber dans le misérabilisme.
C’est enfin une galerie de personnages tous plus attachants les uns que les autres. En commençant par Ingrid, une jeune fille maniérée et un peu chochotte au premier abord, mais à la volonté de fer et au courage incroyable.
Puis il y a le portrait magnifique d’une mère imparfaite, Margot-Sophia, sans doute trop consciente de son imperfection. Cette femme à l’âme brisée, fière et insoumise, qui représente aussi bien un modèle qu’un contre-modèle pour sa fille…
Il y a Andreas aussi, l’homme idéal.
Et Isaac.
Et Tavik.
Et Ally, et Seth, Bob, Melissa… autant d’amis que vous apprendrez à aimer… ou à détester.
Drôle, piquant, bouleversant… Toute la beauté du monde n’a pas disparu n’est pas une lecture qu’on peut oublier une fois la dernière page terminée. C’est un livre qui continue de vous hanter pendant des mois. Qui vous sort de votre corps pour vous faire vivre des souvenirs intenses, ceux d’Ingrid qui, pendant quelque temps, seront aussi les vôtres.