Bienvenue sur ces rivages oniriques !

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Rivages oniriques est un blog consacré aux cultures de l’Imaginaire (fantasy, fantastique, science-fiction) et aux cultures de genre (historique, thriller, épouvante…).

Vous y trouverez donc de nombreuses chroniques littéraires, mais aussi des critiques de films, de séries télévisées, d’expositions… et bien d’autres choses encore, toutes liées, de près ou de loin, à ces genres qui nous font rêver, vibrer, cauchemarder, et nous aventurer loin du territoire familier de notre quotidien.

Nous espérons que vous serez nombreux à nous rendre visite.

Et, surtout, n’hésitez pas à laisser une trace de votre passage, à donner vous-mêmes vos avis ou vos conseils de lecture, de visionnage, d’écoute ou d’incursion…

Très bonne visite !

samedi 4 février 2017

Maman a tort

Maman a tort
Michel Bussi (éditions Presses de la Cité)


Résumé :
Marianne Augresse est commandante au commissariat du Havre. Depuis plusieurs mois, cette femme à la poigne de fer traque sans relâche deux fugitifs complices d’un braquage à Deauville. C’est dire si elle n’a pas besoin d’une affaire supplémentaire en ce moment ! Mais quand Vasile Dragonman, un psychologue scolaire, la supplie d’enquêter discrètement sur Malone, un enfant de 3 ans et demi qui prétend que sa maman n’est pas sa vraie maman, Marianne est intriguée malgré elle. Et si le petit Malone disait vrai ? Combien de temps encore avant que sa mémoire ne cède ? Avant que les souvenirs ne s’estompent ? 
Ne dit-on pas que la vérité sort de la bouche des enfants ?


Critique :
Même si son intrigue est parfois prévisible, Michel Bussi est un vrai Petit Poucet ! Il sème suffisamment de fausses pistes sur son passage pour embrouiller le lecteur le plus malin, comme autant de miettes que ce dernier ramasse, trie, range et réarrange en tentant de découvrir ce qui se cache dans la mémoire de Malone. 
Maman a tort est un thriller haletant, construit comme un véritable dédale dont la mémoire de l’enfant est le fil d’Ariane. L’enquête emprunte plusieurs chemins parallèles et l’on suit tour à tour différents limiers remontant les pistes, flairant la vérité comme un morceau de choix que l’auteur ne leur abandonne qu’à la toute fin. 
Michel Bussi prend visiblement plaisir à emmêler les fils et à nous balader dans cet imbroglio qu’il maîtrise parfaitement. Un peu trop parfois, et le lecteur orgueilleux trop longtemps tenu en laisse pourra avoir l’impression d’un suspense artificiel ou d’une histoire quelque peu alambiquée et pas toujours très crédible. En outre, d’aucuns regretteront les personnages féminins assez caricaturaux et un rapprochement femme-maternité omniprésent qui peut vite devenir écœurant. Mais il faut reconnaître que l’ensemble est terriblement prenant et la fin, surprenante. 
Finalement, c’est Michel Bussi lui-même qui nous donne, avec une grande lucidité et dans une sorte de mise en abyme, la meilleure analyse de son roman en comparant le ressenti de son héroïne, Marianne Augresse, avec celui de son lecteur : « Gérer deux affaires à la fois l’empêchait de ralentir, de s’attendrir, de s’appesantir, un peu comme on lit un roman policier dont les histoires parallèles s’intercalent de plus en plus vite, au fil des chapitres, qui vous oblige à passer d’une pensée à l’autre sans les mélanger, sans avoir même le temps de s’interroger*. » 
Et c’est exactement ce qu’on éprouve à la lecture de ce thriller. L’impression de ne pas voir le temps passer, de plonger corps et âme dans l’action et le suspense, mais avec le sentiment parfois d’être sans arrêt sollicité pour ne pas être amené à s’interroger sur les petites incohérences ou les grosses ficelles de l’histoire. 
Un guet-apens littéraire en somme, dans lequel on plonge agréablement. 

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* Maman a tort, p. 329-330, éditions Pocket.