Bienvenue sur ces rivages oniriques !

Bienvenue sur ces rivages oniriques !

Rivages oniriques est un blog consacré aux cultures de l’Imaginaire (fantasy, fantastique, science-fiction) et aux cultures de genre (historique, thriller, épouvante…).

Vous y trouverez donc de nombreuses chroniques littéraires, mais aussi des critiques de films, de séries télévisées, d’expositions… et bien d’autres choses encore, toutes liées, de près ou de loin, à ces genres qui nous font rêver, vibrer, cauchemarder, et nous aventurer loin du territoire familier de notre quotidien.

Nous espérons que vous serez nombreux à nous rendre visite.

Et, surtout, n’hésitez pas à laisser une trace de votre passage, à donner vous-mêmes vos avis ou vos conseils de lecture, de visionnage, d’écoute ou d’incursion…

Très bonne visite !

dimanche 23 novembre 2014

John Wick 
film réalisé par David Leitch et Chad Stahelski

Résumé :
John Wick vient de perdre sa femme des suites d’un cancer. Alors qu’il se morfond chez lui, un livreur lui remet un chiot, Daisy, accompagné d’un message. Il s’agit des dernières dispositions prises par son épouse avant de mourir, pour ne pas le laisser seul avec son chagrin. Une lueur d’espoir au bout du tunnel sombre creusé par la maladie.
Malheureusement, deux nuits plus tard, le fils d’un ponte de la mafia locale, Iosef Tarasov, le passe à tabac, lui vole sa voiture (une Mustang 69), et tue son chien. John Wick décide alors de reprendre du service. Et les bas-fonds de la ville s’agitent, se préparant au pire. Car John Wick, que l’on surnommait « Baba Yaga » avant sa retraite anticipée, était le tueur à gages le plus redouté de sa catégorie…


Critique (attention, spoilers) :
En dépit d’une trame assez peu originale (un redoutable tueur raccroche pour une femme et se venge impitoyablement après sa mort), David Leitch et Chad Stahelski signent ici un film d’action survitaminé qui fait du bien au moral et exploite avec humour les codes du genre. La bande-son enlevée soutient d’ailleurs efficacement le ton ironique du film (je pense notamment au bruit amplifié des pas de John Wick lorsque celui-ci apparaît en contre-plongée dans les escaliers, clin d’œil aux films d’horreur – Attention les enfants, Baba Yaga arrive…).
Certes, la première réalisation des deux anciens cascadeurs n’échappe pas au stéréotype du héros tout-puissant et, comme souvent dans ce genre de films, on ne comprend pas bien : 1) pourquoi il ne se défend pas davantage lorsque Iosef Tarasov et ses sbires l’attaquent chez lui et maltraitent son chiot ; et 2) pourquoi les méchants ne tuent pas rapidement John Wick quand ils en ont l’occasion (pour ne citer qu’un exemple, lorsque notre justicier impitoyable est fait prisonnier par le père de Iosef et que ce dernier discute tranquillement avec lui au lieu de lui tirer une balle en pleine tête…). Bien sûr, on peut alléguer, pour le petit 1), que John Wick est trop surpris, lui qui n’a pas fait couler le sang après quatre ans d’abstinence due à son mariage, et, pour le petit 2), que les méchants ont trop de respect pour le légendaire John Wick – qui force leur admiration – pour le tuer quand la situation le rend vulnérable. Mais ces justifications ne satisferont que les fans purs et durs, je le crains.
Nonobstant, porté par un manichéisme parfaitement assumé, John Wick est tout simplement jouissif. À la fin du film, justice est faite ! D’ailleurs, les méchants sont de tels salopards que vous adorerez les détester. Quant à Keanu Reeves, il est fidèle à lui-même dans ce rôle de vengeur sauvage et désabusé.
Autre point intéressant : loin des scènes spectaculaires de Matrix devenues un peu trop présentes aujourd’hui dans les films d’action, le long-métrage de David Leitch et Chad Stahelski marque le retour d’un style de combat épuré, plus réaliste, où chaque coup est mortel et la survie dans l’économie. Exit, donc, les combats au corps-à-corps qui durent des heures. Et, quand les adversaires s’empoignent à bras-le-corps, ils ne s’envoient pas voler à dix mètres du sol. Les lois de la gravité sont respectées et on y croit d’autant plus.
Enfin, les cœurs tendres ne seront pas insensibles à la symbolique du chiot. Car, si l’étincelle d’espoir s’éteint dans l’introduction avec la mort de la frêle Daisy, elle se rallume dans la dernière scène avec l’adoption d’un nouveau chiot, né pour devenir un molosse, celui-là. Ainsi, John Wick rend hommage à sa femme tout en se réconciliant avec sa nature sauvage qu’il avait abandonnée aux côtés de sa douce épouse, s’ouvrant à une troisième existence, sans doute plus en adéquation avec son véritable tempérament.
C’est sûr, John Wick ne révolutionne pas le genre. Mais il fait très plaisir à voir après une dure journée de boulot où vous avez l’impression que la Terre entière vous en veut : John Wick se défoule et vous avec !
Alors, que demander de plus ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire