L’homme est-il prêt à coloniser Mars ?
Le mythe du Martien et d’une vie possible sur la planète rouge est ancré dans notre imaginaire collectif. Il a entraîné la production de bon nombre de films, de séries TV et de livres. Si l’homme n’est pas encore prêt, pour le moment, à habiter Mars, il n’a de cesse de s’y préparer.
Alors qu’est sorti le 21 octobre 2015 le
film Seul sur Mars, de Ridley Scott, avec
Matt Damon incarnant un botaniste obligé d’organiser sa survie sur la planète rouge,
on se demande si la science n’est pas en train de rattraper la fiction. Depuis
le xixe siècle, les
similitudes entre Mars et notre chère Terre font rêver et s’interroger. On
savait déjà que la planète rouge était recouverte, il y a plusieurs milliards
d’années, d’un océan. Depuis septembre 2015, on sait aussi que la surface de Mars
abrite, aujourd’hui encore, de l’eau salée à l’état liquide. Or, l’eau est un
élément essentiel à la vie. Bien sûr, de là à en tirer la conclusion qu’il y a
de la vie sur Mars, c’est un peu précipiter les choses. Mais cette découverte a
relancé l’espoir, tenace, qu’un jour l’homme marche sur Mars comme il a marché
sur la Lune.
Cet espoir, la Nasa ne se contente pas de
le caresser rêveusement. Elle le porte à bout de bras, bien décidée à le
transformer en réalité. C’est ainsi qu’elle a envoyé, en novembre 2013, la
sonde spatiale Maven (acronyme de « Mars Atmosphere
and Volatile Evolution ») dans l’espace en direction (au
cas où vous ne l’auriez pas encore deviné) de Mars. Son but ? Recueillir
des informations précieuses sur la haute atmosphère de la planète rouge, qui a
presque totalement disparu aujourd’hui.
En septembre 2014, Maven s’insérait en orbite
de Mars. Hier (le 5 novembre 2015), la Nasa a annoncé lors d’une conférence de
presse comment la planète, qui semblait autrefois plus tempérée, aurait peu à
peu perdu son atmosphère pour devenir froide et aride, passant probablement d’une
couleur bleue, similaire à celle de la Terre vue de l’espace, à rouge, couleur
qui lui a valu son surnom.
Les principaux suspects sont les vents
solaires qui la frappent sans relâche. Mars, qui n’est plus protégée, comme la Terre,
par son champ magnétique qu’elle a perdu il y a environ quatre milliards
d’années, voit sa haute atmosphère bombardée de particules chargées
électriquement. Ces dernières accélèrent l’érosion de l’atmosphère de Mars et
seraient en grande partie responsables du changement radical de climat que la
planète rouge a connu il y a plusieurs milliards d’années, au moment où les
tempêtes solaires étaient encore plus violentes et fréquentes.
Alors, à quand une terraformation de Mars
(entendez par là une transformation de son environnement naturel pour la rendre
habitable) ? L’opération relève encore aujourd’hui de la science-fiction.
Si d’après les scientifiques Mars réunissait, au début de son cycle, les
conditions requises pour y abriter la vie, ce n’est a priori plus le cas
aujourd’hui. Mais la découverte d’eau liquide le mois dernier couplée au fait
qu’il reste, sur Mars, quelques vestiges de son champ magnétique, inciteront
probablement écrivains et cinéastes à continuer de spéculer sur la colonisation
de la planète rouge. Et, qui sait ? Peut-être la science (ou la Nasa !)
leur donnera-t-elle un jour raison…
Note :
Pour en savoir plus sur l’annonce de la
Nasa du 5 septembre 2015, rendez-vous directement sur son site :
https://www.nasa.gov/