Bienvenue sur ces rivages oniriques !

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Rivages oniriques est un blog consacré aux cultures de l’Imaginaire (fantasy, fantastique, science-fiction) et aux cultures de genre (historique, thriller, épouvante…).

Vous y trouverez donc de nombreuses chroniques littéraires, mais aussi des critiques de films, de séries télévisées, d’expositions… et bien d’autres choses encore, toutes liées, de près ou de loin, à ces genres qui nous font rêver, vibrer, cauchemarder, et nous aventurer loin du territoire familier de notre quotidien.

Nous espérons que vous serez nombreux à nous rendre visite.

Et, surtout, n’hésitez pas à laisser une trace de votre passage, à donner vous-mêmes vos avis ou vos conseils de lecture, de visionnage, d’écoute ou d’incursion…

Très bonne visite !

dimanche 4 septembre 2016

La Sorcière de midi 

de Michel Honaker (éditions Rageot)

 

Résumé :
Ed, il aime bien manger. Du coup, il est un peu gros, et c’est pas facile d’être un peu gros quand l’école est truffée d’idiots comme Williams et sa bande. Heureusement qu’il y a Harold, son copain Harold un peu étrange. Il a toujours l’air d’être ailleurs, Harold. Mais c’est quelqu’un de bien. Et quand les disparitions commencent, Harold est le seul à donner l’impression de comprendre quelque chose…


Critique :
Quand Le Petit Nicolas rencontre Ça de Stephen King…
La Sorcière de midi de Michel Honaker est un petit bijou d’humour et de poésie. D’une poésie brute, sauvage, à la grande puissance évocatrice.
Le narrateur, Edmond Willoughby (dit « Ed ») est un héros tendre et attachant, un petit gros qui fait  penser à Alceste, le mangeur de la bande créée par Sempé et Goscinny. Au style vif et imagé à l’ironie mordante déjà présent dans le cycle L’Agence Pinkerton du même auteur, s’ajoute ici un langage enfantin, empreint d’une fausse naïveté qui soulève plusieurs niveaux de lecture.
L’atmosphère, lourde et pesante, et le calme inquiétant qui plane sur ce village enfoui sous la neige, ne sont pas sans rappeler Un roi sans divertissement de Jean Giono. À ceci près que, sous la plume d’Honaker, le fantastique se fond dans le réel comme une goutte de sang dans la neige…
La Sorcière de midi, c’est aussi un hommage au poème symphonique éponyme d’Antonín Dvořák* et aux légendes populaires tchèques dont le compositeur s’était lui-même inspiré.
Texte court que l’on dévore, one-shot qui se suffit à lui-même… Ce roman s’adresse à tous ceux qui croient que la littérature pour la jeunesse n’est bonne que pour les enfants et qu’elle n’a rien à apporter aux adultes. À lire de toute urgence !

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* La Sorcière de midi (Polednice), B. 196, (op. 108).