L’Enfant des cimetières
de Sire Cédric (Le Pré aux Clercs)
Résumé :
Au cœur de la
nuit, près du cimetière Terre-Blanque, un terrible drame survient. Un fossoyeur
massacre sa femme et ses deux enfants, avant de se suicider d’une balle en
pleine tête. L’homme menait pourtant une vie sans histoire. Comment expliquer
ce coup de folie ?
David Ormeval,
photographe pour la presse locale, arrive sur les lieux du crime. Il y retrouve
sa collègue journaliste, Aurore Dumas, qui voit dans cette affaire l’occasion
de booster leur carrière. Mais David ne partage pas l’excitation de sa
partenaire. Quelque chose rôde dans ce cimetière. Quelque chose de malsain…
On a tous une dame
blanche près de chez nous. À Terre-Blanque, ils ont l’enfant des cimetières.
Critique
(attention, spoilers) :
Qui a dit qu’après
son âge d’or dans les années 80 la littérature d’horreur avait totalement
disparu ? Bien qu’elle se soit fondue au cours de ces dernières décennies
dans le genre « thriller », aujourd’hui plus en vogue, elle peut
encore mettre au monde quelques beaux rejetons. L’Enfant des cimetières en est la preuve. Et ce phénomène
persistera, espérons-le, tant qu’il restera des auteurs de la trempe de Sire
Cédric pour peupler nos rêves de chimères cauchemardesques.
Pourtant, je dois
l’avouer : rebutée par la promotion de l’auteur, qui s’appuie beaucoup sur
sa prestance vampirique, j’ai boudé
cet écrivain pendant des années. Je ne voyais en lui qu’un people habillé et
maquillé à la façon d’un prince des ténèbres… et je me rends compte à présent
que j’ai peut-être toute son œuvre à rattraper ! Sire Cédric fait partie
du club très privé des auteurs d’horreur français. Il prouve ainsi qu’un écrivain
francophone peut tirer son épingle de ce jeu essentiellement dominé par les Anglo-Saxons.
On retrouve d’ailleurs chez ce fan de Stephen King l’influence que ce dernier a
eue sur son écriture.
L’Enfant
des cimetières a
reçu en 2010 le prix Masterton… et on comprend vite pourquoi !
Son intrigue est pleine
de rebondissements et sans temps mort. Le style est nerveux à souhait (même si
une fin plus condensée aurait probablement gagné en dynamisme). Certaines
images, très cinématographiques, explosent dans notre tête sous forme de
flashes, nous rappelant ce que doit la littérature d’horreur aux films du
genre.
Je n’ai pu
déplorer que deux éléments : d’abord, j’ai senti vers la fin, par de
petits détails s’agglutinant les uns aux autres, la main salvatrice de l’auteur
qui veillait sur la sécurité de ses héros (les difficultés s’aplanissent un peu
trop miraculeusement sur leur chemin). Quant au père adoptif du démon, il m’a
semblé atteint du « syndrome du méchant » (vous savez, ces ordures
qui asserviraient le monde si elles pouvaient s’empêcher d’expliquer leurs plans
à leurs ennemis, laissant à ces derniers le temps de retourner la situation à
leur avantage…). L’auteur a avoué qu’il avait écrit ce livre (de plus de
400 pages) en quelques mois. Ceci expliquerait-il cela ?
Mais ces petits défauts
n’ont pas suffi à gâcher mon plaisir. Et ce thriller devrait réunir, sous une
même bannière, amateurs de polars et fans de fantastique.
Attention néanmoins :
nous avons détecté un risque d’addiction élevé. Une fois que vous aurez
commencé ce livre, vous ne pourrez plus le lâcher avant la fin…
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