Bienvenue sur ces rivages oniriques !

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Rivages oniriques est un blog consacré aux cultures de l’Imaginaire (fantasy, fantastique, science-fiction) et aux cultures de genre (historique, thriller, épouvante…).

Vous y trouverez donc de nombreuses chroniques littéraires, mais aussi des critiques de films, de séries télévisées, d’expositions… et bien d’autres choses encore, toutes liées, de près ou de loin, à ces genres qui nous font rêver, vibrer, cauchemarder, et nous aventurer loin du territoire familier de notre quotidien.

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Et, surtout, n’hésitez pas à laisser une trace de votre passage, à donner vous-mêmes vos avis ou vos conseils de lecture, de visionnage, d’écoute ou d’incursion…

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jeudi 12 juin 2014

L’Enfant des cimetières
de Sire Cédric (Le Pré aux Clercs)

Résumé :
Au cœur de la nuit, près du cimetière Terre-Blanque, un terrible drame survient. Un fossoyeur massacre sa femme et ses deux enfants, avant de se suicider d’une balle en pleine tête. L’homme menait pourtant une vie sans histoire. Comment expliquer ce coup de folie ?
David Ormeval, photographe pour la presse locale, arrive sur les lieux du crime. Il y retrouve sa collègue journaliste, Aurore Dumas, qui voit dans cette affaire l’occasion de booster leur carrière. Mais David ne partage pas l’excitation de sa partenaire. Quelque chose rôde dans ce cimetière. Quelque chose de malsain…
On a tous une dame blanche près de chez nous. À Terre-Blanque, ils ont l’enfant des cimetières.


Critique (attention, spoilers) :
Qui a dit qu’après son âge d’or dans les années 80 la littérature d’horreur avait totalement disparu ? Bien qu’elle se soit fondue au cours de ces dernières décennies dans le genre « thriller », aujourd’hui plus en vogue, elle peut encore mettre au monde quelques beaux rejetons. L’Enfant des cimetières en est la preuve. Et ce phénomène persistera, espérons-le, tant qu’il restera des auteurs de la trempe de Sire Cédric pour peupler nos rêves de chimères cauchemardesques.
Pourtant, je dois l’avouer : rebutée par la promotion de l’auteur, qui s’appuie beaucoup sur sa prestance vampirique, j’ai boudé cet écrivain pendant des années. Je ne voyais en lui qu’un people habillé et maquillé à la façon d’un prince des ténèbres… et je me rends compte à présent que j’ai peut-être toute son œuvre à rattraper ! Sire Cédric fait partie du club très privé des auteurs d’horreur français. Il prouve ainsi qu’un écrivain francophone peut tirer son épingle de ce jeu essentiellement dominé par les Anglo-Saxons. On retrouve d’ailleurs chez ce fan de Stephen King l’influence que ce dernier a eue sur son écriture.
L’Enfant des cimetières a reçu en 2010 le prix Masterton… et on comprend vite pourquoi !
Son intrigue est pleine de rebondissements et sans temps mort. Le style est nerveux à souhait (même si une fin plus condensée aurait probablement gagné en dynamisme). Certaines images, très cinématographiques, explosent dans notre tête sous forme de flashes, nous rappelant ce que doit la littérature d’horreur aux films du genre.
Je n’ai pu déplorer que deux éléments : d’abord, j’ai senti vers la fin, par de petits détails s’agglutinant les uns aux autres, la main salvatrice de l’auteur qui veillait sur la sécurité de ses héros (les difficultés s’aplanissent un peu trop miraculeusement sur leur chemin). Quant au père adoptif du démon, il m’a semblé atteint du « syndrome du méchant » (vous savez, ces ordures qui asserviraient le monde si elles pouvaient s’empêcher d’expliquer leurs plans à leurs ennemis, laissant à ces derniers le temps de retourner la situation à leur avantage…). L’auteur a avoué qu’il avait écrit ce livre (de plus de 400 pages) en quelques mois. Ceci expliquerait-il cela ?
Mais ces petits défauts n’ont pas suffi à gâcher mon plaisir. Et ce thriller devrait réunir, sous une même bannière, amateurs de polars et fans de fantastique.
Attention néanmoins : nous avons détecté un risque d’addiction élevé. Une fois que vous aurez commencé ce livre, vous ne pourrez plus le lâcher avant la fin…

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